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    « Je suis malade.                Ma vie est monotone.   

    Je veux sortir, voir le monde extérieur et parler à de nouvelles personnes. Je veux découvrir des sentiments comme l'émerveillement. Je veux pouvoir faire un tas d'autres choses.

    Mais je ne peux pas.   ... Pourquoi ? Je l'ai dit pourtant: JE SUIS MALADE.

    Oncle Dannou fait pourtant tout pour me soigner. Je suppose que ma maladie "incurable" dépasse ses compétences et celles de tous les autres médecins d'ailleurs. On n'y peux rien après tout... Mais il m'a tout de même promis qu'un jour je serai de nouveau sur pieds et que je pourrais enfin être libre ! Libre de voyager et d'aller en terres inconnues, libre de faire de nouvelles rencontres en me faisant des amies et en trouvant peut-être l'amour. Je serais libre de tester de nouvelles sensations et d'avoir des expériences inoubliables. Libre... Un jour...  »

     

    La personne interrompit sa lecture, la gorge nouée, reprenant son souffle et retenant des larmes.

    Après s'être ressaisie, elle reprit la lecture à voix haute, toujours.

     

    « J'avais déjà perdu tout espoir. Mais finalement il n'avait pas tort. Ce jour, ou plutôt cette nuit, était effectivement arrivé, et cela était inattendu ! »

     

    La femme qui lisait afficha sur son visage un air surpris.

    Elle jeta un coup d'oeil aux personnes présentes dans la salle et poursuivit, la voix tremblotante.

     

    « En effet, quelque chose d'extraordinaire s'était produit lors de mon sommeil: - peut-être que le monsieur d'en haut avait entendu mes prières ? - Quand j'ai posé ma tête sur l'oreiller cette nuit-là, mes yeux se sont immédiatement fermés. Lorsque je les ai ouverts, je ne me trouvais plus sur mon lit dans ma chambre d'hôpital mais allongée dans l'herbe d'une colline ! »

     

    Quelqu'un se mit à pleurer et Mme McGarden se tut en attendant l'arrêt des pleurs.

    Elle se remit à lire tristement aussitôt.

     

    « Au début je croyais être entrain de rêver mais cela semblait tellement réel que j'ai mis de côté cette hypothèse. Je me décidai enfin à voir ce qui m'entoure. Alors je respire un grand bol d'air frais - aucun rapport avec l'air pollué de ce maudit hôpital - et je me levai. Du haut de cette colline j'avais une vue imprenable sur le paysage inconnu environnant. »

     

    Les personnes présentes se regardaient d'un air malheureux et dubitatif.

    Pourtant la malade souriait.

     

     « Ici, la colline était bien verte et il y avait sur cette colline des fleurs que je n'avais jamais vues de toute ma vie. Elles avaient une tige verte avec, au bout, le pollen qui était blanc. Elles étaient composés de 7 pétales, chacun d'une couleur de l'arc en ciel. Ces fleurs avaient quelques ressemblances avec les marguerites malgré le nombre supérieur de pétales sur ces dernières. Autour, il y avait des montagnes. Rien d'anormal. Cependant, quand je me mis à regarder les détails, je remarquai quelque chose de bizarre. Les montagnes n'étaient pas de la même couleur: L'une était dans les teintes gris-violet  la seconde gris-indigo, la suivante était grise et celle d'après gris-bordeaux. Et c'est là que je me rendis compte que je n'était pas dans le monde où je suis née, mais bien dans un autre monde étrange et plein de merveilles que je meurs d'envie de découvrir. »

     

    La chambre d'hôpital était pleine de belles fleurs. Mais aucune ne pouvait rivaliser avec les fleurs décrites dans ce texte.

    Une autre personne toqua et entra dans la chambre. C'était un homme assez grand et blond. Il avait les yeux bleus et portait une blouse de médecin.

    Il salua les personnes présentes et s'assit à son tour après avoir demandé ce que lisait Mme McGarden, sa soeur.

     

     « En bas de la colline se trouvait un village avec des petites maisons blanches aux toits colorés en marron et aux fenêtres fermés avec des volets de la même couleur que le toit. L'air était frais et le soleil venait à peine de se lever. J'en déduisit donc que c'était au petit matin que je suis arrivé dans ce monde parfait. À ce moment-là, j'étais heureuse. »

     

     


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