• Maison de Shvimwa, "La Source"

    Maison de Shvimwa-Natsu

    Général,

    Me voici à la Source, le centre du Royaume d'Uwa, un petit coin de paradis niché au milieu des montagnes.
    Il était inaccessible au commun des mortels, mais les écrits de Garann le voyageur sont parvenus jusqu'à nous,
    ainsi que certains des parchemins de la Maison des Rois, dont les Chroniques d'Uwa, de Niro-ni l'Ancienne, le Fille d'Uwa.

    Aujourd'hui, en l'an 542 de Cycle III, le Royaume d'Uwa est le siège de la Résistance dans la guerre des trois Patries.
    Ironie du sort, quand on pense qu'ici ce dressait le Temple de la Paix, et que nul désordre n'a jamais troublé ses habitants !

    C'est d'ici, Général, que nous enverront nos rapports jusqu'à votre retour. La Résistance vaincra !

    Mes salutations, Général Odum,
    Votre dévouée,

    Commandante Niro

    PS : Ci-joint aux rapports se trouvent les documents retrouvés à la Capitale, Uwà, qui jettent le trouble sur mon esprit,
    surtout la dernière Prophétie de la Fille d'Uwa.

  • Les parchemins de la Maison des Rois de Ni-Uwà parlent du premier Shamiel, Odum, aussi nommé Odum-ni.

    Perça le Scribe, sous le règne du Rajà Ifran, rassembla ces écrits et raconta l'histoire du fondateur d'Uwa, le Shamiel Odum.

    "Chant 1 : Le premier voyage d'Odum

    Alors que la lie coulait dans les sillons des Hommes,
    Tandis que la haine salissait leur sang,
    Naquit sous un toit de chaume,
    L'enfant de paix dont on parle maintenant.

    Odum le Pêcheur grandit en âge,
    Mais sa valeur déjà était connue des ainés,
    On le disait bien bon et sage,
    Malgré qu'il n'ait que dix étés.

    [...]

    Pourtant son âme en peine,
    Vit les ravages de la guerre,
    Il pleura sur toutes haines,
    Et partit en exil volontaire.

    Il navigua chaque rivière,
    Traversa tout désert,
    Vit chacun des pays de naguère,
    Et continua d'entendre la guerre.

    Accoutré comme un moine,
    Auprès du Fleuve il vit le Serpent
    [...]

    Dans le désert des sables rouges,
    Le Dragon a ouvert trop grand ses ailes,
    Et les tempêtes [...]

    Les vieux Rois de l'Ancien Temps,
    Ont pris la voix tous ensemble,
    Le mettant en garde contre le [...]

    Puis son exil lui fut amère,
    Ne trouvant pas de réponses, seules des questions,
    Il retourna au peuple de son père,
    Fort de nouvelles résolutions.

    Chant 2 : Le second voyage d'Odum

    Là la discorde régnait,
    Les Ainés décimés regrettaient autrefois,
    D'hier, toujours l'opulence on cherchait,
    Mais tous avaient perdu la foi.

    Alors le sage Odum s'en alla à jamais,
    Amenant avec lui des disciples plein de bonne volonté,
    Ensemble ils virent une clairière abritée,
    Loin des Hommes qui s'entretuaient.

    Mais avant ce paradis les épreuves qu'ils avaient subis,
    Avaient semé jalousie et rancœur,
    Et les batailles prirent des vies,
    En pervertissant les cœurs.

    Le pêcheur eu recours à la force de la Terre,
    Les plus purs l'eurent aussi,
    Et ce cadeau mit fin aux guerres,
    Et l'équilibre fut rétabli.

    Ceux qui restaient firent d'Odum leur Rajà,
    Mais certains voulurent plus de pouvoirs encore,
    Et crurent pouvoir voler ce qui leur manqua,
    Mais le sage les enterra en réparant leurs torts.

    Odum-ni apprit le pouvoir du Shami,
    Et en fit l'instrument de sa paix éternelle,
    Il bénit Uwa le neuf-pays,
    Avec pour héritage une paix tout sauf frêle.

    Passa le temps et les rumeurs,
    Nul étranger ne franchit les murailles,
    Chacun peut développer sans rancœur,
    Le Don de la Terre qui vint de ses entrailles."

    Les annotations suivantes, écrites de la main même du Shamiel Odum, ont été jointe à l'épopée par le scribe Naoma, sous le règne sur Rajà Kaphkaran :

    "Nul ne doit hors de folie, connaître les épreuves qui forgent l'âme. Seuls ceux qui les affronte savent reconnaître les porteurs du petit-Lys. Ainsi je livre ma dernière prophétie, de ma main tremblante, aux sages qui me suivront comme tant m'ont précédé :

    Passera les temps blancs jusqu'à l'arrivée,
    Que bon accueil lui soit donné,
    Quand le péril nous menaçait,
    Peut-être pourra-t-elle sauver.

    Du Don ne connaitra pas,
    Pourtant les faiseurs de peur,
    Et les tombeurs d'eau las,
    La suivront face à la haine des cœurs.

    Seule pour faire face,
    Son choix sauvera,
    Ou laissera place,
    A destruction du Pas"

    Selon Naoma le scribe, le Pas désigne la Porte entre Uwa et le Monde extérieur. Cette Porte serait sous la protection de mystérieux Gardiens, selon les manuscrits de Garann le voyageur.


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  • Si je me souviens bien...

    Pour la première, fois, j'accompagne mes frères à la chasse. Rien ne me passionne plus que courir dans les bois avec mon Animal-Lié pour rabattre le gibier vers les lances et les piques. Evidemment, les rabatteurs n'ont jamais la meilleur part et leur gloire n'est rien comparée à celle des acheveurs. Pourtant, il vaut mieux être chasseurs que paysans, n'est-ce pas ?

    Ah, qu'est-ce que j'aimerais être reçue à l'Académie du Shami !

    Là-bas, les élèves sont nourris -tous les jours !- et ne souffrent pas du froid. Là-bas, à Ni-Uwà la Capitale, les élèves sont vénérés et traités comme des rois... Pas comme les rabatteurs dans les Duchés Rouges...

    Mais pour y entrer, il faut prouver sa maîtrise du Shami. Ce talent rare a beau être possédé par tous les Uwans, une petite minorité a le potentiel pour devenir un Shamiel, un Maître du Shami. Et moi...

    Comptons : comme tous les rabatteurs, j'ai un Animal-Lié, donc je possède le Shami. J'ai dix étés, l'âge où se repère le Shami. Mon oncle et mon aïeul ont été Shamiel, donc j'ai une bonne hérédité, non ?

    D'ailleurs, demain, après la chasse d'aujourd'hui, je pars avec tous les dix-étés du village et des alentours pour le Test, à l'Académie !


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  • Quand elle est sortie de sa maison, elle a laissé tomber le lourd panier pour courir dans les champs. Une robe tournoyante et rouge au milieu des coquelicots.

    Si j'avais su...

    Puis elle s'est remise en marche. Elle devait rejoindre ses parents dans la forêt, où ils ramassaient des champignons.

    Si j'avais su...

    Aujourd'hui il ne reste plus qu'elle. Demain il ne restera plus qu'eux. Qui n'était pas à sa place ? Nul ne le sait. Ce qui est sûr, c'est que jamais Niro n'a retrouvé ses deux parents adorés. Elle s'est perdue à force de les chercher, et sa nouvelle -sa vraie- vie a commencé ailleurs.

    Maintenant, je sais.

    Moi, Niro Pontlevant, je n'aurais peut-être jamais du quitter ma petite chaumière de pailles sèches, j'aurais du les attendre là. Mais je ne regrette pas. Là où je suis allée, j'ai trouvé mieux que ce que la vie avait à m'offrir.

    C'est mon histoire à Uwa que je vais vous conter, de mon arrivée à aujourd'hui.

    Je suis Niro-ni l'Ancienne et la fille d'Uwa.


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